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Direction Pandora avec le Cirque du Soleil !

Sixtine Molia 12 avril 2019
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© Cirque du Soleil

C’était un vrai pari de reproduire le monde fascinant d’« Avatar » de James Cameron et d’en faire un spectacle vivant. Le Théâtre du Soleil a relevé ce défi haut la main : il enchante des milliers de spectateurs chaque soir jusqu’au 14 avril à l’Accorhotels Arena, à Bercy.

Aux origines mythiques du film « Avatar » de James Cameron  

Embarqués dans le monde fantastique d’Avatar, nous sommes de retour sur la lune Pandora, mais, cette fois-ci des millions d’années avant l’intrigue du film. Une catastrophe menace de détruire l’arbre des âmes et de mettre en grand danger les habitants, les Na’vi. Les deux jeunes hommes Ralu et Entu, accompagnés de leur nouvelle amie Tsyal, partent courageusement sur les traces de la bête monstrueuse, qu’on appelle le Toruk, pour réaliser la prophétie suivante : seule une âme pure pourra chevaucher le toruk et ainsi sauver les Na’vidu sort fatal.

Nous sortons des sentiers habituels du cirque et de ses habituels numéros pour laisser toute la place à l’histoire des Na’vi. L’intrigue n’est pas juste ornementale et sert véritablement de progression. Cependant, ce n’est pas l’action en elle-même, mais bien plutôt les montages spectaculaires s’enchaînant avec agilité qui nous coupent le souffle. Toutes les ficelles cinématographiques, avec les lumières, les images et la musique, sont exploitées et se marient à merveille avec l’univers du cirque.

Une forme de vie étrangère et la même énergie vitale

Nous sommes avant tout portés à l’admiration, voire à la contemplation. Le narrateur qui est au milieu de nous dans le public est le seul à parler français, et non le na’vi, et nous aide à comprendre l’histoire qui se déroule sur la scène. En deux heures, nous avons le tableau réaliste d’un monde fantastique qui n’existe pas, mais qui est bel et bien vivant.

En suivant nos héros dans leur quête, de tribu en tribu, cette même impression revient : la vie déborde d’énergie. Chacun a une manière de vivre qui lui est bien propre et, toujours, forme un ensemble d’êtres qui semblent grouiller et surgir de partout. Les artistes du Cirque du Soleil nous livrent ici une performance artistique exceptionnelle.

Les costumes achèvent de parfaire la transformation. Kym Barrett ne s’est pas contenté de les habiller : elle leur a constitué une seconde peau, celle des Na’vi. Nous découvrons aussi des animaux sortis tout droit de l’imaginaire : le Toruk, des chiens-vipères… des animaux qui nous semblent familiers tout en étant inconnus. Marionnettes et cerf-volants sont maniés avec une telle dextérité que ces techniques apparaissent sublimées. Cela nous rappelle aussi que tout le jeu consiste à être à la limite entre le réel et l’artefact.

L’art numérique au cœur du cirque

Le décor est habillé et animé par un savant dispositif numérique qui repousse les limites de la mise en scène. Des visions fantasmées et impossibles se déploient alors sous nos yeux : un tremblement de terre, une éruption de lave, une inondation torrentielle… Loin de faire perdre pied avec le côté vivant du cirque, les technologies numériques  ont ici été exploitées au service d’une esthétique tourbillonnante, colorée et dépaysante. Une application créée pour le spectacle achève dailleurs de plonger le spectateur dans cette expérience immersive.

Sixtine Molia

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